Cette semaine, après les polémiques sur les cérémonies du 11 novembre, une chanson d’actualité où Georges Brassens nous révèle son antimilitarisme avec : « La guerre de 14-18 »

image alt < Humour absolument effrayant de Brassens dans cette chanson, qui tourne en dérision le culte des « héros morts pour la patrie », des anciens combattants, de la vertu « virilisante » d’une « bonne guerre » pour la jeunesse.
Le côté fanfare militaire de l’accompagnement de guitare contribue au côté grinçant de la chanson…


La guerre de 14-18 (1962)

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La guerre de 14-18

Depuis que l’homme écrit l’Histoire
Depuis qu’il bataille à cœur joie
Entre mille et une guerr’ notoires
Si j’étais t’nu de faire un choix
À l’encontre du vieil Homère
Je déclarerais tout de suite :
“Moi, mon colon, cell’ que j’préfère,
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit !”
 
Est-ce à dire que je méprise
Les nobles guerres de jadis
Que je m’soucie comm’ d’un’cerise
De celle de soixante-dix ?
Au contrair’, je la révère
Et lui donne un satisfecit
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit
 
Je sais que les guerriers de Sparte
Plantaient pas leurs epées dans l’eau
Que les grognards de Bonaparte
Tiraient pas leur poudre aux moineaux
Leurs faits d’armes sont légendaires
Au garde-à-vous, je les félicite
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit
 
Bien sûr, celle de l’an quarante
Ne m’a pas tout à fait déçu
Elle fut longue et massacrante
Et je ne crache pas dessus
Mais à mon sens, elle ne vaut guère
Guèr’ plus qu’un premier accessit
Moi, mon colon, celle que j’ préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit
 
Mon but n’est pas de chercher noise
Aux guérillas, non, fichtre, non
Guerres saintes, guerres sournoises
Qui n’osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chos’ pour plaire
Chacune a son petit mérite
Mais, mon colon, celle que j’préfère
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit
 
Du fond de son sac à malices
Mars va sans doute, à l’occasion,
En sortir une, un vrai délice
Qui me fera grosse impression
En attendant je persévère
À dir’ que ma guerr’ favorite
Cell’, mon colon, que j’voudrais faire
C’est la guerr’ de quatorz’-dix-huit

Paroles et musique Georges Brassens 1962