Christian Escoudé nous livre un album en hommage à Brassens. Il interprète 12 de ses chansons à la guitare.
Il fait partie de cette petite famille de guitaristes de jazz issus du milieu manouche : et s’est forgé un style de guitare dans les canons du jazz bop, largement teinté d’influence tsigane.

L’album

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  • Au bois de mon cœur
  • Le petit cheval
  • La non-demande en mariage
  • Cupidon s’en fout
  • Les passantes (avec Birelli Lagrène)
  • Il n’y a pas d’amour heureux
  • Je me suis fait tout petit
  • Dans l’eau de la claire fontaine
  • La princesse et le croque-notes
  • Le vieux Léon
  • Les amours d’antan
  • Les copains d’abord

Un extrait


La princesse et le croque-notes par Christian Escoudé

Bouncin' Around- Django Reinhardt

À l’écoute de « Bouncing Around » de Django Reinhard, on entend des similarités entre ce morceau et « La princesse et le croque-notes ».
Il y a d’abord les premières notes de Django qui évoquent la mélodie que joue Joël Favreau (celle commençant par un accord de la mineur arpégé) puis des ressemblances entre les guitares rythmiques des deux œuvres.

La princesse et le croque-notes

Jadis au lieu du jardin que voici

C’était la zone et tout ce qui s’ensuit
Des masures, des taudis insolites
Des ruines pas romaines pour un sou
Quant à la faune habitant là-dessous
C’était la fine fleur, c’était l’élite
 
La fine fleur l’élite du pavé
Des besogneux, des gueux, des réprouvés
Des mendiants rivalisants de tares
Des chevaux de retour des propre-à-rien
Ainsi qu’un croque-notes, un musicien
Une épave accrochée à sa guitare
 
Adoptée par ce beau monde attendri
Une petite fée avait fleuri
Au milieu de toute cette bassesse
Comme on l’avait trouvée près du ruisseau
Abandonnée à un somptueux berceau
À tout hasard on l’appelait princesse
 
Or, un soir Dieu du ciel protègez-nous
La voilà qui grimpe sur les genoux
Du croque-notes et doucement soupire
En rougissant quand même un petit peu
C’est toi que j’aime et si tu veux, tu peux
M’embrasser sur la bouche et même pire
 
Tout beau princesse arrête un peu ton tir
J’ai pas tell’ment l’étoffe du satyre
Tu as treize ans j’en ai trente qui sonnent
Grosse différence et je ne suis pas chaud
Pour tâter d’la paille humide du cachot
Mais croque-notes j’dirai rien à personne
 
N’insiste pas fit-il d’un ton railleur
D’abord tu n’es pas mon genre et d’ailleurs
Mon coeur est déjà pris par une grande
Alors princesse est partie en courant
Alors princesse est partie en pleurant
Chagrine qu’on ait boudé son offrande
 
Y’a pas eu détournement de mineure
Le croque-notes au matin de bonne heure
À l’anglaise a filé dans la charette
Des chiffonniers en grattant sa guitare
Passant par là quelques vingt ans plus tard
Il a le sentiment qu’il le regrette
Il a le sentiment qu’il le regrette.

Paroles et musique : Georges Brassens (1960)